Hoëla Barbedette
a grandi en Centre-Bretagne, où à l’âge de sept ans elle a commencé à apprendre la harpe celtique auprès d’Anne Auffret. L’immersion dans le milieu musical et culturel breton, les nombreux stages auprès de harpistes du monde entier, l’apprentissage des instruments à vent bretons (bombarde et treujenn-gaol), et enfin l’animation de ses premiers concerts et festoù-noz ont été son terrain d’apprentissage dans les années 90. Forte de ce bagage, elle a développé un jeu de harpe original, tonique et inventif, particulièrement axé sur les musiques à danser.
Tout en creusant son approche des musiques traditionnelles et en commençant à transmettre à ses élèves, Hoëla a multiplié les expériences musicales à partir des années 2000 : festoù-noz et concerts avec Kerdin, Vous de même, Tri C’hotri, et bien sûr le Duo Barbedette-Quenderff, avec lequel elle a sillonné la Bretagne en compagnie de la contrebassiste Delphine Quenderff, bals folks et concerts avec le quartet Bon matin, mais aussi spectacle pour enfants, participation à un ensemble de musique contemporaine, spectacle de musique de rue médiévale, premiers enregistrements…
L’aventure qui l’aura le plus marquée est probablement l’orchestre Norkst, première formation de la Kreiz Breizh Akademi, dirigée par Erik Marchand et qui développe une démarche spécifique autour de la musique modale. C’est suite à sa participation qu’Hoëla a demandé à ses luthiers (Mike Anderson et Dave Shepton, des harpes écossaises Starfish) de lui élaborer une harpe avec les leviers de demi-tons habituels mais aussi des leviers de « quart-de-ton », placés en bas des cordes.
Poursuivant ce chemin, Hoëla approfondit l’exploration des potentialités de sa harpe à leviers de quart-de-ton, développant d’une part un répertoire solo qui combine thèmes traditionnels, compositions, improvisation et recherche sonore – répertoire qu’elle a partagé dans deux albums – d’autre part en s’associant à des chanteurs : Eric Menneteau pour une approche modale du répertoire centre-breton, ou encore la chanteuse turque Canan Domurcakli dans un duo combinant musiques d’Anatolie et du Moyen-Âge.
Hoëla est aussi une pédagogue passionnée : titulaire du Diplôme d’Etat de professeur de musique traditionnelle depuis 2005, elle enseigne en cours réguliers à l’Ecole Intercommunale de Musique du Poher (à Carhaix, 29) et lors de stages en France et en Europe (Ici un reportage sur un stage animé par Hoëla en Belgique). Elle a publié en 2010 un recueil de partitions conséquent, accompagné d’un disque, de musique bretonne arrangée pour la harpe celtique, et participé aux 3 volumes de partitions de l’Anthologie de la harpe celtique bretonne (2015). Depuis 2022 elle intervient également auprès des étudiants en musique traditionnelle du pôle Aliénor, établissement d’enseignement supérieur à Poitiers.
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Une harpe particulière…
Que serait le musicien sans instrument, et plus encore, sans L’instrument qui lui convient, lui correspond, le complète ?
Hoëla a découvert les harpes écossaises Starfish en 1993, alors qu’elle était encore adolescente. Séduite par le timbre de ces harpes, leur réponse sous les doigts et le soin avec lequel elles sont fabriquées, elle avait commandé un petit modèle de 31 cordes. C’est cette harpe qu’elle utilise sur le premier album du duo Barbedette-Quenderff, ou encore dans le groupe Bon matin.
En 2006, elle a souhaité compléter avec une Mamore en cerisier possédant plus de basses et d’ampleur, le plus grand modèle chez Starfish (37 cordes). C’était l’époque où elle utilisait dans Kreiz Breizh Akademi la harpe de l’orchestre, sur laquelle les leviers, placés sur la console et qui habituellement raccourcissent la corde d’un demi-ton, avaient été réajustés à un quart-de-ton. Elle a demandé à Mike Anderson et Dave Shepton, luthiers aimant relever les défis, d’imaginer sur leur harpe un système permettant d’avoir à la fois des leviers de demi-ton et de quart-de-ton, afin d’accéder aussi facilement au jeu standard qu’aux gammes « tempérées inégales ». Au bout de quelques mois de réflexion est venue l’idée de façonner un par un des petits leviers placés en bas des cordes, sur la table d’harmonie. Après avoir utilisé cette harpe sur le deuxième album du duo, Hoëla a souhaité en approfondir le jeu et les potentialités dans son travail en solo.
C’est également grâce à cette harpe « à quart-de-ton », à présent doublée d’un modèle « Glennelle » plus transportable, qu’elle peut suivre le chanteur Eric Menneteau sur les chemins de la modalité centre-bretonne, ou la chanteuse Canan Domurcakli sur ceux des mélodies anatoliennes !
Lire l’article de Telenn din sur « Les leviers de quart de ton sur une harpe »